
Dans la beauté prégnante de ces images la vie moderne n’est cependant jamais bien loin, les cheminées d’une centrale thermique, un pont autoroutier qui barre l’horizon, les tours de trente étages au bord de la plage sont là pour nous rappeler la démesure à laquelle nous sommes confrontés dans la Chine d’aujourd’hui. La petite silhouette du poète devant son ermitage aux pieds de rochers déchiquetés a été transporté par la magie de l’artiste dans l’âpre monde moderne, elle n’en a que plus de présence poétique.»
Extrait du texte d’Alain Sayag.
Ethiopie « itiné
Editions Place Des Victoires. 2006
À 1855 mètres d’altitude, rien ne peut arrêter leurs regards. Tournés au nord vers la grande plaine de Damakil, au sud vers les plaines de Somalie, leurs yeux remplis d’Histoire ne connaissent pas le sens du mot « frontière ». Sur leur gigantesque colline de granit, depuis des siècles, les femmes d’Harar voient avec curiosité le monde entier venir s’intéresser à leur Haut-Lieu, classé Patrimoine mondial de l’Humanité.
Obsédée par leur beauté, inclassable, Catherine Henriette a cherché à arrêter, l’espace d’une image, leurs merveilleux regards.
Elle s’est installée dans leurs quotidiens, petit à petit, mètre après mètre, et a finalement été adoptée par elles. La sincérité de la grande fille à la peau claire n’a pas échappée à ces femmes, et elles l’ont invitée à partager leurs après-midi, leur chicha et leur thé. Et naturellement et finalement ont accepté de fixer « la boîte noire », pour y témoigner en un cillement, toute la vérité du vol en altitude de leur vie. Et rappelons-nous enfin, qu’un peu plus d’un siècle plus tôt, un fameux Arthur Rimbaud affirma ici-même sa passion pour la photographie en réalisant nombre de portraits …
Marc Desmazières
Pays Basque et de lumière
Atlantica Editions. 2005
On n’appelle pas une région de France un pays par accident linguistique. Seul un pays possède en propre une langue, une histoire, une culture, une cuisine, des secrets et de multiples rayonnements… Pour être habitée de toutes ses richesses, Catherine Henriette l’a habité dix ans. Et pour laisser naturellement venir à elle toutes les émotions de ce pays unique, elle l’a d’abord écouté lui parler à travers ses opéras.
Elle l’a ensuite embrassé, avec la langue, dans des plats cuisinés aux « ch », aux « x » et au piment forcément d’Espelette.
Elle s’est abandonnée en lui, en laissant sa raison dans la voiture et en se perdant dans ses innombrables recoins, forêts, chemins, clairières, bords de mer… pour se voir offrir en retour de ce pays qui aime celui qui sait l’aimer, les images les plus « inentendues » et les plus rares.
Marc Desmazières
